avocat indemnisation dommage corporel
Avocat indemnisation dommage corporel - Les premières étapes menant à l'indemnisation
1. Le dommage
La première étape du processus indemnitaire est malheureusement la survenance du dommage (accident de la route, accident médical, accident du travail, agression, accident de la vie, etc.).
Lorsque la victime décède en raison du dommage, ses proches ont le droit d’agir contre le responsable.
Dans les autres cas où la victime survit à son dommage, elle va ensuite être hospitalisée ou non, et suivre un parcours de soins, de convalescence et/ou de rééducation plus ou moins long et difficile.
Parfois la victime conservera des séquelles permanentes plus ou moins invalidantes.
Parfois elle pourra finalement reprendre le cours de son existence de manière normale, ce qui n’empêche pas que le dommage aura tout de même eu pour elles des répercussions pénibles durant un certain temps.
2. La consolidation
Une date est très importante : la date de consolidation de l’état de santé.
La consolidation n’est pas nécessairement synonyme de guérison ou de rétablissement total.
Il s’agit du moment à partir duquel l’état de la victime peut être considéré comme stabilisé, c’est-à-dire qu’il n’est plus amené à évoluer, ni en s’améliorant ni en se détériorant.
Selon la gravité du dommage et la situation de la victime, la consolidation peut être plus ou moins éloignée de l’accident. Ainsi certaines personnes sont consolidées au bout de quelques semaines, d’autres au bout de plusieurs années.
Cette date est très importante pour trois raisons.
Premièrement du point de vue juridique, la date de consolidation permet de distinguer les préjudices temporaires (subis par la victime avant la consolidation), et les préjudices permanents (subis par la victime après la consolidation, donc durant le reste de sa vie à venir).
Deuxièmement, la victime ne peut pas être indemnisée définitivement tant qu’elle n’est pas considérée comme consolidée. Dans l’attente, elle peut toutefois obtenir des provisions avec l’aide de son avocat en dommages corporels. Les provisions sont des sommes versées à titre d’avance sur l’indemnisation finale.
Enfin, à compter de la date de consolidation la victime dispose d’un délai pour solliciter l’indemnisation de ses préjudices, sous peine de prescription. Ce délai de prescription est en principe de dix ans, mais peut être bien plus court dans certains cas.
Avocat indemnisation dommage corporel - L'expertise médicale
Afin d’indemniser la victime de dommages corporels et de préjudices subis suite à un accident de la circulation, il va généralement être nécessaire que celle-ci fasse l’objet d’une expertise médicale.
Il en existe trois types :
a) Avocat indemnisation dommage corporel – L’expertise amiable unilatérale
Cette expertise est organisée par l’assureur (ou le fonds de garantie) tenu d’indemniser la victime de l’accident, et réalisée par un expert qui n’est pas indépendant, mais bel et bien rémunéré par cet assureur, pour lequel il travaille de manière régulière.
Son rapport d’expertise sera donc souvent bien moins favorable que celui qui serait rendu par un expert neutre et impartial, et l’assureur se basera dessus pour présenter une offre d’indemnisation à la victime. Par conséquent cette offre d’indemnisation sera presque toujours beaucoup plus basse que celle à laquelle la victime pourrait normalement prétendre.
Il est donc généralement déconseillé d’accepter que l’expertise médicale prenne cette forme.
b) Avocat indemnisation dommage corporel – L’expertise amiable contradictoire
Lorsqu’il n’y a pas lieu de saisir un juge pour que la mission d’expertise soit réalisée, ce mode d’expertise semble plus intéressant.
Celle-ci ne va pas être réalisée seulement par le médecin au service de l’adversaire de la victime. Au contraire elle sera accomplie conjointement par ce dernier, et par un autre médecin expert, qui sera quant à lui rémunéré et choisi par la victime, et est indépendant des compagnies d’assurance.
Les forces en présence sont donc rééquilibrées. En effet dans ce cadre, le rapport d’expertise sera co-signé par chaque médecin, et s’ils ne parviennent pas à trouver un accord, chacun rédigera alors un rapport distinct.
Dans tous les cas, le médecin expert choisi par l’assureur n’a pas les pleins pouvoirs.
Naturellement il est essentiel que l’avocat de la victime soit présent lors de cette réunion d’expertise, et que ce dernier ait préparé en amont celle-ci, de manière rigoureuse et approfondie.
c) Avocat indemnisation dommage corporel – L’expertise judiciaire
Cette expertise est ordonnée par un juge, et confiée à un expert neutre et indépendant.
La victime ne doit toutefois pas s’y rendre seule, car l’assureur y sera généralement assisté par son médecin-conseil et son avocat, afin d’influencer l’expert et de l’orienter autant que possible vers une prise en compte réduite des préjudices réellement subis.
Pour contrebalancer, l’avocat en dommages corporels doit accompagner son client pour le défendre lors de l’expertise, si besoin avec la présence à ses côtés d’un médecin-conseil défendant lui aussi la victime.
Ainsi chaque partie sera représentée par un avocat et un médecin, ce qui rendra la procédure nettement plus équitable.
Avocat indemnisation dommage corporel - L'évaluation de l'indemnisation
Comment est fixée l’indemnisation des préjudices de la victime de dommages corporels ?
Avant de se pencher sur la manière dont est calculée l’indemnisation de chaque victime de préjudices, il est important de connaître et de garder à l’esprit certains principes de base.
Ces règles sont incontournables en matière de réparation du dommage corporel, et doivent systématiquement s’imposer aux régleurs, qui sont normalement obligés d’en tenir compte même lors de négociations amiables (la réalité est différente si la victime n’est pas assistée par un avocat en dommages corporels).
1. Quelques grands principes applicables en matière de dommages corporels
- L’individualisation de l’indemnisation
En raison de la stricte application du principe de « réparation intégrale » sans perte ni profit pour la victime, le principe d’individualisation de la réparation du dommage corporel exclut formellement toute « barémisation » de l’indemnisation.
Celle-ci doit être personnalisée, évaluée et calculée « sur-mesure », en fonction des circonstances du dommage, mais également de l’environnement, de la situation personnelle, professionnelle, familiale et d’une multitude de paramètres propres à chaque victime.
En d’autres termes, chaque cas est unique, et doit être appréhendé comme tel y compris lors du calcul des indemnités.
- L’absence d’obligation de limiter son dommage (principe de « non-mitigation »)
Le droit français a érigé de manière claire et incontestable le principe de « non-mitigation », ou d’absence d’obligation pour la victime de limiter ses préjudices dans l’intérêt du responsable.
Ce principe est incontournable, et s’applique sur plusieurs postes de préjudices.
Il impose que le préjudice qui doit être réparé est celui réellement subi par la victime, et non celui qui pourrait être subi dans l’hypothèse où elle adopterait un comportement donné, de nature à réduire ses dommages.
A titre d’exemples concrets, le refus de la victime de se soumettre à des traitements médicaux susceptibles d’améliorer son état est indifférent, et n’entraîne aucune limitation de son droit à indemnisation. Seront alors réparés les préjudices qu’elle subit réellement, et non ceux qui pourraient être les siens si elle se soumettait à tel traitement.
De la même manière, concernant les pertes de revenus ou pertes de gains professionnels, il est inenvisageable d’imposer à la victime de retrouver un nouvel emploi si elle est en incapacité d’exercer celui qui était le sien avant la survenance du dommage.
Enfin pour un ultime exemple, l’assureur n’a pas à imposer à la victime l’installation d’un système de télésurveillance à domicile pour réduire les coûts du recours à une surveillance humaine.
L’adversaire ne peut donc absolument pas, et ce quel que soit le poste de préjudice concerné, imposer à la victime d’adopter un quelconque comportement afin de limiter son dommage, ni réduire son indemnisation en cas de refus de sa part.
Ce principe doit toujours être gardé à l’esprit notamment concernant les pertes de salaires.
- La libre disposition des indemnités
2. La nomenclature DINTILHAC
De manière générale, les indemnisations sont fixées en fonction de différents « postes de préjudices », qui correspondent chacun à un type de répercussion différent que le dommage a engendré pour la victime.
La « Nomenclature DINTILHAC » dresse une liste de ces postes de préjudice. Cette Nomenclature en tant que telle n’a pas de valeur juridique et n’est donc qu’indicative, et non exhaustive. Elle est toutefois appliquée unanimement par les juges, les experts, les avocats de victime de dommages corporels, et les payeurs.
Ce document opère une distinction entre les préjudices patrimoniaux (parfois désignés dans le langage courant comme des préjudices économiques) et les préjudices extrapatrimoniaux (parfois désignés dans le langage courant comme des préjudices moraux).
Elle distingue aussi les préjudices temporaires (subis avant la consolidation de l’état de santé de la victime) et les préjudices permanents (subis après la consolidation de l’état de santé de la victime, et durant toute sa vie à venir).
Ces différents postes de préjudices sont les suivants :
Préjudices patrimoniaux temporaires :
- Dépenses de santé engagées avant consolidation
- Pertes de gains professionnels avant consolidation
- Frais divers
Il s’agit de tous les frais exposés par la victime en raison de l’accident et jusqu’à la consolidation, hors frais de santé.
Par exemple : frais de déplacement pour se rendre à différents rendez-vous, frais d’hébergement, frais de matériel spécifique, frais de médecin conseil lors de l’assistance à expertise, etc.
Ce poste inclut également le coût estimé d’une aide humaine lorsqu’elle a été nécessaire, et ce même si cette aide a été apportée par l’entourage de la victime gratuitement, et même si la victime n’a jamais eu recours de manière effective à une telle assistance.
Préjudices patrimoniaux permanents :
- Dépenses de santé engagées avant consolidation
- Pertes de gains professionnels futurs
- Incidence professionnelle
Il s’agit de la dévalorisation subie par la victime sur le marché du travail en raison de son accident, et plus généralement de toutes les incidences non pécuniaires du dommage dans la sphère professionnelle (augmentation de la pénibilité de ses conditions de travail, hausse de la fatigabilité, perte d’intérêt dans le travail, perte de chance de bénéficier de promotions professionnelles, augmentation des difficultés à trouver un employeur, désœuvrement induit par l’impossibilité d’exercer un emploi, etc).
- Frais d’aménagement du logement
- Frais d’aménagement du véhicule
- Assistance par tierce personne (ou « aide humaine »)
Il s’agit du coût estimé d’une aide humaine lorsqu’elle nécessaire, et ce même si cette aide a été apportée par l’entourage de la victime gratuitement, et même si la victime n’a jamais eu recours de manière effective à une telle assistance.
Une telle aide peut être nécessaire pour une multitude de tâches (aide à la réalisation du ménage, de la cuisine, des courses, aide au déplacement, aide à la garde et l’éducation des enfants, aide à l’autonomie, aide à l’alimentation, aide à l’hygiène, aide administrative, surveillance, stimulation, etc).
- Préjudice scolaire, universitaire ou de formation
Préjudices extrapatrimoniaux temporaires :
- Déficit fonctionnel temporaire
- Souffrances endurées
- Préjudice esthétique temporaire
Préjudices extrapatrimoniaux permanents :
- Déficit fonctionnel permanent
- Préjudice esthétique permanent
- Préjudice d’agrément
- Préjudice sexuel
- Préjudice d’établissement
Il s’agit de l’impossibilité définitive, en raison de l’accident, de réaliser un projet de vie familiale « normale » (perte de chance de se mettre en couple, de fonder une famille, d’élever des enfants, etc).
- Préjudices permanents exceptionnels
En outre, les proches de la victime ont généralement un droit à indemnisation, premièrement en raison de leur propre préjudice moral lié au décès de la victime et/ou à la vue de ses souffrances et de son handicap.
Ces proches ont la qualité de victimes indirectes du dommage (également appelés victimes par ricochet), et ont également à ce titre le droit d’être indemnisés, en plus de leurs préjudices moraux, de tous les frais qu’ils ont dû exposer en raison de l’accident (frais de déplacement, frais d’obsèques, pertes de revenus du fait du décès ou du handicap de la victime directe, etc).